Je ne pensais pas en être capable mais j’avais trouvé quelque chose qui me
plaisait, cela ne me dérangeait plus de faire des études longues !
Tiphaine, École nationale vétérinaire de Lyon, VetAgro Sup
Tiphaine est étudiante à l’École nationale vétérinaire de Lyon, VetAgro
Sup. Contrairement à la grande majorité des camarades de promotion, issus
du bac scientifique, Tiphaine a fait toute ses études secondaires en
enseignement agricole. Rencontre. Un rêve de petite fille devenu réalité :
à 21 ans, Tiphaine Chaurin est élève vétérinaire. Fille de la ville, elle
se voit pourtant exercer son futur métier en milieu rural. Son histoire est
celle d’une vraie rencontre avec le monde agricole. Et aussi celle d’une
jeune fille qui sait ce qu’elle veut, et ce qu’elle ne veut surtout pas. En
fin de troisième générale, elle annonce à ses parents et ses professeurs
qu’elle préfère s’orienter vers des études courtes professionnelles : «
J’avais un bon niveau scolaire mais je n’étais pas dans mon élément ; je ne
voyais pas où tout cela allait me mener. Je voulais faire quelque chose de
concret. » Finalement, ce sera une seconde générale au lycée agricole de
Fondettes de Tours : « Une révélation : on pouvait avoir une vie autre que
scolaire au lycée. L’internat, les animations sportives, le théâtre… Le
lycée agricole c’est plus qu’un lycée, c’est un milieu social, une
ouverture au monde. ». En seconde, la compagnie de ses camarades et les
stages en élevage lui font découvrir le milieu agricole. Pour convaincre
ses parents de la laisser continuer dans l’enseignement agricole en
baccalauréat technologique sciences et technologie de l’agronomie et du
vivant (STAV), elle leur explique : « "Ici, pour comprendre la mécanique,
la chimie, on part d’un frigo et on explique son fonctionnement. En bac S,
on me parlerait d’éléments chimiques et physiques, et on citerait ensuite
le frigo comme exemple. » Pour elle, l’encadrement des enseignants et les
petits effectifs des classes dans l’enseignement agricole font toute la
différence : « Si un élève décroche, les profs ne le lâchent pas.
Aujourd’hui encore si j’ai une question, je peux appeler mon professeur de
zootechnie au lycée ». Un temps, elle envisage de devenir éleveuse de
chèvres. On lui parle d’une prépa véto, la prépa technologie biologie (TB)
réservée aux titulaires d’un baccalauréat technologique, réveillant en elle
une envie qu’elle ne s’autorisait pas. « Je ne pensais pas en être capable,
mais mes professeurs, eux, y croyaient. Et comme j’avais trouvé quelque
chose qui me plaisait, cela ne me dérangeait plus de faire des études
longues, au contraire ! ». Le concours est difficile, elle le réussit
brillamment, prouvant que la voie générale n’est pas la seule possible : «
Pas besoin de faire comme tout le monde, on peut suivre son petit chemin à
soi et réussir !" ».